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31 octobre 2014

la légende de la mort, anatole Le Braz

En Bretagne, la Toussaint marquait davantage la fête des trépassés que celle de tous les saints.Dans ce pays, où " le séjour des morts se confond avec celui des vivants" selon anatole Le Braz, la Toussaint célèbre les âmes des disparus, des trépassés et ces êtres d'outre tombe que l'on désignent sous le nom de :" ann anaon", les âmes.

Dans la commune de Plougastel, il est une tradition toujours vivante et actuelle, celle de l'arbre à pommes (le Gwezenn an Anaon).Tradition qui se déroule chaque année le jour de la Toussaint dans une des chapelles de Plougastel.Il est dit que cette tradition remonte à la nuit des temps, sans doute héritée des Celtes.

l'arbre à pommes

l'arbre à pommes

L'arbre représentait le savoir pour les druides,les pommes étaient supposées être les fruits de la connaissance apportant l'immortalité.

Cette tradition rassemble les habitants du "Breuriez" (c'est un regroupement de villages,autrefois 26 villages qui se réunissaient pour rendre homages aux morts). L'arbre peint sera piqué de pommes au nombre de 33, toujours un nombre impaire.lL'arbre est fait à partir d'un petit sapin dont seules quelques grandes branches sont gardées, sur lesquelles se  trouveront les pommes.Autour de nombreux chants et prières, après 3 tours dans l'assistance, l'arbre est mis aux enchères. L'argent récoltés servira aux messes des défunts de l'année.L'arbre sera conservé une année par une personne.Ctte personne qui l'a acquis devra l'année suivante dresser une table avec des pains et des fruits. C'est une façon pour de nombreux habitants de conserver leurs racinesen gardant un lien avec le passé.

La raison de ce rite se trouve surement dans le rapport entre la société des vivants et celle des morts.Anatole Le Braz écrit "pour lui, comme pour les Celtes primitifs, la mort est moins un changement de condition qu'un voyage,un départ pour un autre monde".

Revenons à Anatole Le Braz, il est né le 2 avril 1859 à Dauault dans les côtes d'armor.Fils d'un instituteur de campagne, il passa son temps à Ploumilliou et s'initia au latin avec le recteur de la paroisse, messire Villiers de l'isle adam appelé le poête de l'Ankou.

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acte de naissance de anatolr Le Braz

Interne au lycé de St Brieuc qui porte actuellement son nom, il prépara  p)ar la suite une licence de lettres, puis une agrégation de philosophie en Sorbonne. Professeur de philosophie au collége d'Etampes, il devient professeur de lettres au lycé de Quimper pendant les 14 années suivantes.Maître de conférence et professeur à la faculté de Rennes de 1901 à 1924, il s'en alla à Menton où il décéda le 20 mars 1926.

 

anatole le braz 1859

 

 

anatole le braz 1890

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Quimper, il collecte des chansons populaires bretonnes avec françois Luzel et fera des enquêtes auprès des paysans et des marins de Bretagne, récoltant aussi des contes et légendes populaires.Ainsi de cette quêtte infatigable naîtra en outre en 1893, le livre "la légende de la mort en Basse Bretagne". Une grande partie des récits receuillis dans la réunions de ces témoignages, viennent de beddeaux, sacristains, fossoyeurs, mendiants, ou de femmes qui exerçaient le curieux métiers de "pélerines par procuration",allanr d'endroit en endroit pour solliciter des guerisons ou acquiter des voeux faits par d'autres qui s'en trouvaient empêchés.Professionnellement, ils vivaient dans une atmosphère qui était propice à certaines affabulations et leur manière de penser les disposaient à l'interprétation surnatuerlle de certains faits qui auraient pu peut être expliqués plus simplement d'une manière rationnelles.De même, les tailleurs, fileuse et colporteurs de toutes sortes qui parcouraient le pays assuraient ces récits oraux à travers les cantons  et qui souvent étaient repris aucours des veillées du soir auprès de l'âtre.

Le Braz à saint servais

Le Braz dans une famille bretonne

 

 Afin de vous faire partager ce livre " la légnde de la mort", voici deux passages qui nous mettent en présence de l'Ankou. On l'appelle aussi "le gars à la faux ou le grand valet". C'est le moissonneur et le charretier de la mort. Il y en a un par paroisse et en général c'est le dernier mort de l'année.Il est armé d'une faux emmanché à l'envers.Son visage est dissimulé sous un large chapeau et il se tient debout sur un char grinçant et lourd ,tiré par un cheval décharné,où il empile sa récolte de cadavres.Grand et maigre, c'est une figure qu'il  vaut mieux ne pas rencontrer.

L'histoire du forgeron (conté par Marie-Louise Daniel de Ploumilliau) :

"Fanch ar Floc'h étair forgeron à Ploumilliau.Comme c'était un artisan modèle, il avait toujours plus de travail qu'il n'en pouvait exécuter.C'est ainsi qu'une certaine veille de Noël, il dit à sa femme après le souper: -Il faudra que tu ailles seule à la messe de minuit avec les enfants, moi, je ne serai jamais prêt à t'accompagner. J'ai encore une paire de roue à ferrer, que j'ai promis de livrer demain matin, sans faute, et, lorsque j'aurai fini, c'est ma foi, de mon lit que j'aurai surtout besoin.

A quoi sa femme répondit : -Tâche au moins que la cloche de l'Elévation ne te trouve pas encore travaillant.- Oh! fit-il à ce moment-là, j'aurai déjà la tête sur l'oreiller.

Et, sur ce, il retourna à son enclume, tandis que sa femme apprêtait les enfants et s'apprêtait ell-même pour se rendre au bourg, éloigné de près d'une lieue,afin d'y entendre la messe. Le temps était clair et piquant,avec un peu de givre.Quand la troupe s'ébranla, Fanch lui souhaitaa bien du plaisir.- Nous pierons pour toi, dit la femme, mais souviens-toi, de ton côté, de ne pas dépasser l'heure sainte. - Non, non. Tu peux être tranquille.

Il se mit à battre le fer avec ardeur, tout en sifflotant une chanson, comme c'était son habitude, quand il voulait se donner du coeur à l'ouvrage. Le temps s'use vite, lorsqu'on besogne ferme. Fanch ar Floc'h ne le sentit pas s'écouler. Puis, il faut croire que le bruit de son marteau sur l'enclume l'empêcha d'entendre la sonnerie lointaine des carillons de Noël, quoiqu'il eût ouvert une des lucarnes de la forge. En tout cas, l'heure de l'Elévation était passée, qu'il travailait encore. Tout à coup, la porte grinça sur ses gonds.

Etonné, Fanch ar Floc'h demeura , le marteau suspendu, et regarda qui entrait. -Salut ! dit une voix stridente. -Salut ! répondit Fanch.

Et il dévisagea le visiteur, mais réussir à distinguer ses traits que les larges bords rabattus d'un chapeau de feutre rejetaient dans l'ombre. C'était un homme de haute taille, le dos un peu voûté, habillé à la mode ancienne, avec une veste à longues basques et des braies nouées au-dessus du genou. Il reprit, après un court silence: - J'ai vu de la lumière chez vous, et je suis entré, car j'ai le plus pressant besoin de vos services. - Sapristi ! dit Fanch, vous tombez mal, car j'ai encore à finir de ferrer cette roue, et je ne veux pas, en bon chrétien, que la cloche de l'Elévation me surprenne au travail.-Oh ! fit l'homme, avec un ricannement étrange, il y a plus d'un quart d'heure que la cloche de l'Elévation a tinté.-Ce n'est pas Dieu possible ! s'écria le forgeron en laissant tomber son martrau. - Si fait ! repartit l'inconnu. Ainsi que vous travailliez un peu plus, un peu moins !... D'autant que ce n'est pas ce que j'ai à vous demander qui vous retardera beaucoup; il s'agit que d'un clou à river.

En parlant de la sorte, il exhiba une large faux, dont il avait jusqu'alors caché le fer derrière ses épaules, ne laissant apercevoir que le manche, que Fanch ar Floc'h avait au premier aspect pris pour un bâton. -Voyez, continua-t-il, elle branle un peu, vous aurez vite fait de la consolider. - Mon Dieu, oui ! Si ce n'est que cela, répondit Fanch, je veux bien.

L'homme s'exprimait, d'ailleurs, d'une voix impérieuse qui ne souffrait point de refus.Il posa lui-même le fer de la faux sur l'enclume. - Eh ! mais il set emmanché à rebours, votre outil ! observa le forgeron. Le tranchant est en dehors ! Quel est le maladroit qui a fait ce bel ouvrage ? - Ne vous inquiétez pas de cela, dit sévèrement l'homme. Il y a faux et faux. Laissez celle-ci comme elle est et contentez-vous de la bien fixer. - A votre gré, marmonna Fanch ar Floc'h à qui le ton du personnage ne plaisait quà demi.

Et, en un tour de main, il eut rivé un autre clou à la place de celui qui manquait. -Maintenant, je vais vous payer, dit l'homme. - Oh ! ça ne vaut pas qu'on en parle. - Si, tout travail mérite salaire. Je ne vous donnerai pas d'argent, Fanch ar Floc'h, mais, ce qui a plus de prix que l'argent et que l'or, un bon avertissement. Allez vous coucher, pensez à votre fin, et, lorsque votre femme rentrera, commandez-lui de retournez au bourg vous chercher un prêtre. Le travail que vous venez de faire pour moi est le dernier que vous ferez de votre vie. Kénavô ! (au revoir).

L'homme à la faux disparut. Déjà Fanch ar Floc'h sentit ses jambes se dérober sous lui, il n'eut que la force de gagner son lit où sa femme le trouva suant les angoisses de la mort. - Rtetourne, lui dit-il, me chercher un prêtre.

Au chant du coq, il rendit l'âme, pour avoir forgé la faux de l'Ankou.

La route barrée : (conté par un maçon de Callac)

Trois jeunes gens, les trois frères Guissouarn, du village de l'Enès, en Callac, revenaient d'une veillée d'hiver dans une ferme assez éloignée de chez eux. Pour rentrer, ils avaient à suivre quelque temps l'ancienne voie royale de Guingamp à Carhaix. Il faisait temps sec et claire lune, mais le vent d'est soufflait avec violence. Nos gars, que le cidre avait égayés, chantaient à tue-tête, s'amusaient à faire résonner leurs voix plus fort que le vent.

Soudain, ils virent quelque chose de noir au bord de la douve. C'était un vieux sécot de chêne que la tempête avait dérachiné du talus. Yves Guissouarn, le plus jeune des trois frères, qui avait l'esprit enclin à la malice, imagina un bon tour.

- Savez-vous , dit-il, nous allons traîner cet arbre en travers de la route, et ma fois, s'il survient quelque roulier après nous, il faudra bien qu'il descende de voiture pour déplacer l'arbre, s'il veut passer. - Oui, ça lui fera faire de beaux jurons, acquiescèrent les deux autres.

Et les voilà de traîner le sécot de chêne en travers du chemin. Puis, tous joyeux d'avoir inventé cette farce, ils gagnèrent le logis. Ils ne couchaient pas dans la maison. Pour être à portée de soigner les bêtes, tous trois avaient leurs lits dans la crèche aux chevaux. Comme ils avaient veillé assez tard et qu'ils avaient en plus la fatigue d'une journée de travail, ils furent pas longs à s'endormir. Mais, au plus profond de leur premier somme, ils furent réveillés en sursaut. On heurtait avec bruit à l'huis de l'étable.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandèrent-ils en sautant à bas de leurs couchettes. Celui qui frappait se contenta de heurter à nouveau, sans répondre. Alors, l'aîné des Guissouarn courut à la porte et l'ouvrit toute grande. Il ne vit que la nuit claire, n'entendit que la grosse haleine du vent. Il essaya de refermer la porte, mais ne put. Les forces de ses frères réunies aux siennes ne purent pas davantage. Alors, ils furent saisis du tremblement de la peur et dirent d'un ton suppliant :

- Au nom de Dieu, parlez ! Qui êtes-vous etqu'est-ce qu'il vous faut ? Rien ne se montra, mais une voix sourde se fit entendre, qui disait : 6 Quis je suis, vous l'apprendrez à vos dépens si, tout à l'heure, l'arbre que vous avez mis en travers de la route n'est pas rangé contre le talus. Voilà ce qu'il faut. Venez.

Il allèrent tels qu'ils étaient, c'est-à-dire à moitié nus, et confessèrent par la suite qu'ils avaient même pas senti le froid, tant l'épouvante les possédait tout entiers. Quand ils arrivèrent près du corps de l'arbre, ils virent qu'une charette étrange, basse sur roues, attelée de chevaux sans harnais, attendait de pouvoir passer. Croyez qu'ils eurent tôt fait de replacer le sécot de chêne à l'endroit où ils l'avaient trouvé abattu.

Et l'Ankou- car c'était lui- toucha ses bêtes, en disant : - Parce que vous aviez barré la route, vous m'avez fait perdre une heure, c'est une heure que chacun de vous me devra. Et si vous n'aviez pas obéi incontinent à mon injonction, vous m'auriez dû autant d'années de votre vie que l'arbre serait resté de minutes en travers de mon chemin.

Un dernier conte, après la mort :

L'histoire du bedeau de Névez

Autrefois, dans les petits villages, c'était toujours le bedeau qui devait mettre les morts au cercueil. Le bedeau du bourg de Névez, un jour qu'il venait de remplir cet office, s'en retournait à l'église, afin de tout disposer pour l'enterrement, lorsque, sur la barrière d'un champ, au bord de la route, il aperçut un homme assis, vêtu de ses hardes du dimanche.

-Bonjour, camarade Jean-Louis, dit l'homme, en levant la tête qu'il avait d'abord tenue baissée. - Comment, s'écria le bedeau stupéfait, c'est vous qui êtes là, Joachim Lasbleiz !

C'est précisément le mort qu'il avait enfermé dans sa bière, quelques minutes auparavant, après lui avoir passé ses effets les plus propres.

- Oui, c'est bien moi, répartit Lasbleiz. Je suis venu te guetter ici, pour t'avertir qu'il faut que tu recommences incontiment ta besogne. - Vous n'étiez donc pas bien, tel que je vous avais mis ? - Non, tu as replié mon bras gauche sous mon corps, je ne peux pas m'en aller dans cette posture.

Ce disant, il disparut. Le bedeau rebroussa chemin et, au grand scandale de la famille, rouvrit le cerceuil. Ce que Lasbleiz avait dit était vrai, le bras gauche était replié sous le corps. Le bedeau remit les choses en ordre et se dirigea de nouveau vers le bourg. Comme il passait devant la barrière, il vit que le défunt était encore là, mais debout, cette fois, et la tête haute.

- Aurais-je commis quelque autre manquement ? se demanda le bnedeau. Mais non, le mort se contenta de lui faire un signe de la main, comme pour prendre congé. - Dieu vous donne ses joies ! dit le bedeau, en se découvrant. Et ce fut tout !

Des générations ont passé et les contes bretons ont un peu perdu leur pouvoir d'enchantement. Malgré tout,même s'ils  demeurent  un certain divertissement , peut être représentent-ils cette connexion entre ces deux mondes à la quelles nos ancêtres étaient très attachés. Cela me fait penser à Bernanos qui écrivait : "Il n'y a pas un royaume des vivants et un royaume des morts, il y a un seul royaume de Dieu et nous sommes tous dedans".

sources : le livre "la légende de la mort" de anatole Le Braz (édition Alpina de 1958

G. Chapalain

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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15 juin 2014

le complot royaliste des chouans en 1804

Qui dit chouan, pense inévitablement à la vendée et à la bretagne, mais en haute normandie, trois frères, armand, edouard et augustin Gaillard, agissant dans l'ombre, incarnèrent eux aussi l'âme d'une contre révolution, qui avec le soutien de l'angleterre, avait comme projet de renverser le premier consul Napoléon Bonaparte.

SI vous randonnez sur le plateau de Saint Jacques sur Darnétal en Seine Maritime, arrêtez vous au hameau de Quevreville. Là se trouve en bordure de la route une petite chapelle

chapelle notre dame de quiberville la milon 3

  

 

 

 

 

 

        chapelle notre dame de quiberville la milon 1

               

 

 

 

 

 

 Au font du petit cimetière qui entoure la chapelle se dressent 2 colonnes qui pourraient intriguer le promeneur ! Ce sont les tombes de armand et edouard Gaillard :

tombes gaillard

 

 

                                                                                      

 

 

 

Les 3 frères, fils d'un riche propriètaire guillaume Gaillard de Quiberville la milon, marié le 05 février 1771 avec geneviève Taupin à Quiberville la milon, étaient donc des royalistes convaincus et de ce fait, ils rejoignirent la chouannerie.                                                                                                                                         

n

     Augustin guillaume martin Gaillard

      né  le 13 novembre 1771

      à Quiberville la milon

      connu sous le pseudo de Raoul

 

 

n

     

      Armand nicolas Gaillard

      né le 03 février 1775

      à Quiberville la milon

n

          

 

       Vincent benjamin "édouard" Gaillard

       né le 22 janvier 1778

       à Quiberville la milon          

 

Ces 3 jeunes gens n'hésitèrent pas à prêter main-forte à quelques coups dans l'attaque des dilligences transportant les fonds de l'Etat pour alimenter les caisses de la chouannerie.                                                                                                                                                                                            

les 3 frères gaillard

Il y avait 5 secteurs en Normandie dans la chouannerie:

la 1er division, celle du Pays de Caux, sur les ordres de Deville dit Tamerlan.

la 2eme division, celle du Pays de Bray, sous les ordres de raoul Gaillard, ami de Tamerlan et comme lui, déserteur en 1793 du bataillon de la montagne.On le dit "prudent, habile et courageux, Ecouis était son principal poste de commandement et son influence s'étendait jusqu'au delà de la forêt de Lyons.Il avait un dépôt d'armes, chez un nommé Gouyon, au château de Musignon près d'Ecouis, où particularité fort curieuse, un détachement de la garnison républicaine de la région, cantonnée là, mangea souvent avec lui sans se douter de rien.Il avait églement établi un dépôt de munitions chez pierre Gaillard son cousin où il se rendait pour fondre les balles et fabriquer les cartouches.Il sera très actif en 1800 dans les attaques de dilligences.Quant il voyageait, il montait un petit cheval gris pommelé, appartenant à une dame de Saint-Pear, qui l'avait reçu du comte de Bourmont et qu'il prenait dans son écurie d'Etrepagny".Son signalement était le suivant : "cinq pieds, 7 pouces, élancé, blond, yeux bleus clairs, nez petit et pointu, bouche grande, sourcils blonds, 30 ans, caractère gai,redingote américaine, chapeau rond, poignard à manche d'ivoire".

la 3eme division, celle de neufchatel en Bray était sous les ordres d'un nommé Gesne et de Décorde.

la 4eme et 5eme divisions, celles de Magny et des Andelys étaient commandées par MM de la Houssaye de Pont Audemer et par un nommé Cahagues.

Leur bonne connaissance des chemins creux et discrets des bocages normands, avait attiré l'attention de georges Cadoudal qui avait organisé la lutte de la Vendée contre la République et projetait donc avec le soutien de l'Angleterre de renverser le 1er consu Napoléon Bonaparte pour mettre les Bourbons sur le trône de France.

Lors de la pacification, raoul et son frère armand passèrent en Angleterre.La conspiration fut minutieusement préparée et le rôle des frères Gaillard constituait à organiser l'itinéraire devant permettre à georges Cadoudal, au général Pichedru, aux ducs armand et jules de Polignac et au prince d'Artois, le futur charles X, de rejoindre Paris à partir des côtes de la Manche.Le but des conjurés était d'enlever le Premier Consul sur la route de Saint- Cloud ou de Malmaison et de l'expédier ensuite, s'il n'était pas abattu en résistant à ses agresseurs, dans quelques îles lointaines.Pendant tout l'hiver des intrigues se nouèrent dans les milieux royalistes de la capitale.

Le 1er groupe avec georges Cadoudazl, guidé par raoul Gaillard, débarqua à Biviile sur Mer dans la nuit du 20 au 21 août 1803.A l'aide d'une corde, ils escaladèrent la falaise et gagnèrent Paris.

falaise de biville sur mer

Aquarelle de armand de Ploignac représentant le débarquement de Cadoudal en 1803 (musée Carnavalet, Paris)


Le 2eme groupe, 5 mois plus tard avec le général Pichegru et les frères armand et jules de Polignac , accompagné d'armand Gaillard, empruntèrent le même chemin.Le prince d'Artois devant arriver 20 jours plus tard. Trop de gens avaient été mis dans le secret et les conspirateurs n'échapèrent pas à l'oeil de la police.Le grand juge Régnier et le conseiller d'Etat Real, un ancien jacobin,étaient chargés de surveiller les éventuelles conspirations. Des suspects furent appréhendés, deux d'entre eux , Picot et Bouvet, sous  la torture dirent tout ce qu'ils savaient de cette affaire. Le complot éventé, la présence de Cadoudal et de Pichegru à Paris dévoilée, en quelques semaines tous les conjurés furent appréhendés, sauf le prince d'Artois qui n'avait pas encore débarqué en France. Dans la nuit du 28 février 1804, Pichegru fut surpris dans son lit, il se défendit"comme un lion", mais fut rapidement maitrisé, puis ce fut le tour de Polignac et de diverses comparses. Enfin,le 09 mars 1804, après une course folle en cabriolet autour de la montagne Sainte-Geneviève, Cadoudal fut pris et ligoté, lorsqu'il mis pied à terre près de la rue des boucheries, qu'après avoir tué l'un des policier d'un coup de pistolet et blessé un second.                                                                                                                                     

 Armand et raoul Gaillard furent arrêtés par le sgendarmes le 26 mars 1804 à Mériel, près de l'isle-Adam en tentant de traverser l'Oise. Au cours de l'altercation raoul Gaillard fut mortellement blessé et transféré à l'hopital de Pontoise où il décèda le 31 mars 1804 (10 germinal an XII).

arrêstation armand et raoul

                                      extrait de l'arrestation des frères Gaillard de l'acte d'accusation de Pichegru, Moreau et autres prévenus

d

décès de raoul Gaillard à Pontoise

Quant à armand Gaillard, arrêté il fut et enfermé à la prison du Temple.Napoléon Bonaparte, cherchant un coupable syynbolique, fit arrêter en Allemagne,au mépris des régles du droit international, louis antoine henri de Bourbon , duc d'enghein qui fut fusillé dans les fossées du château de Vincennes.Cette épisode scandalisa toute l'Europe.

Dans la soirée du 26 mai 1804, les 47 membres de la conjuration furent transférés de la prison du Temple à la conciergerie, contiguë au palais de justice, où le lendemain s'ouvrit leur procès.

transfert à la cociergerie

 

Aquarelle d'armand de Polignac,où l'on voit dans la cour de Mai, les conjurés descendant d'une charette, escortés de gendarmes et s'engageant dans le couloir voûté donnant accès à la prison.

Sur les 47 accusés, 21 furent condamnés à mort  dont armand Gaillard, 12 d'entre eux furent exécutés en place de Grève le 6 messidor an XII, les autres furent graciés sur demande personnelle de l'impératrice Joséphine et condamnés à la déportation.Armand Gaillardfut interné dans une prison d'Etat à Bouillon dans les pyrénées jusqu'en 1814.

arrêt de la cour de justice, gaillard an 12

Arrêt de la cour de justice criminelle et spéciale, portant entérinement de lettres de grâce et commutation de peines accordées par sa Majesté l'Epereur

A sa sortie de prison en 1814, armand Gaillard, incorpora l'armée et fut par la suite anoblie par Louis XVIII, promu colonel d'Etat Major, il gouverna la ville de Brest et l'île d'Oléron. Il fut fait chevalier des ordres royaux de Saint Louis et de la Légion d'Honneur.Il décèda à Paris dans le 13e arrondissement dans le quartier du Capitole le 05 janvier 1852 et fut hinumé dans le cimetière de Quiberville la Milon le 07 janvier 1852.

Quant à son frère edouard Gaillard, beaucoup moins impliqué, il fut simplement inquiété d'avoir recueilli des renseignements sur les mouvements de la police.Il se réfugia à Vienne où il devient aide de camp du comte alexandre Le Filleul de la chapelle. Il passa en angleterre où il épousa le 21 novembre 1809 à Sallisbury,bénédicte clémentine jeanne pauline Hanet de Clery, fille de Cléry le célèbre valet de chambre du roi Louis XVI. De ce mariage naîtra 3 filles.Il devint lieutenant du Roi pour la ville de Boulogne sur Mer et fut anobli également en 1816 comme son frère armand avec les mêmes insignes.Il décèdera le 13 mars 1844 à Rouen au 7 rue Bourg l'abbé et hinumé au cimetière de quiberville la milon le 30 mars 1844.

d

Acte de décès de edouard Gaillard en 1844

Son épouse repose également au cimetière de Quiberville la Milon suite à son décès en 1856. On peut donc voir aussi sa tombe près de celle de son mari. C'est celle dont la colonne est tombée sur la droite.

tombes gaillard vue d'ensemble

ensemble des trois tombes

 

tombe armand gaillard

 

 

Stelle de armand Gaillard 1775-1852

 

 

tombe edouard gaillard

 

Stelle de edouard Gaillard 1778-1844

 

 

 

tombe de hanet de clery

 

Stelle de Hanet de Clery

épouse d'edouard Gaillard

1783-1856

 

 

Restés fidèles au village de Quiberville la Milon, les deux frères armand et edouard Gaillard décidèrent de faire construire une chapelle en ex-voto de reconnaissance à la Vierge en 1828, à l'emplacement de l'ancienne église Notre Dame détruite à la Révolution.

Ainsi se termine l'histoire des frères Gaillard de Quiberville la Milon, dont si le complot avait réussi, aurait pu changer le cours de l'histoire de France en occultant la période de l'empire.Bonaparte déclarait :"il y a des orages qui servent à affermirles racines d'un gouvernement". Le complot royaliste hâta très certainement l'avenement de l'empire.

signé g.Chapalain

sources

actes d'état civil de la seine maritime (1770/1779 img44,img 12, img 29, quiberville le milon, rouen 1844, img 127)

acte d'état civil de pontoise 1804, vue 48

acte d'accusation de georges Pichegru (gallica)

généalogie de jean et claude Maillard (généanet)

histoire de France,Napoléon consul et empereur

aquarelle de armand de Polignac (musée carnavalet, paris)

photos de g. chapalain

16 mars 2014

le grand hiver 1709

En décembre 1708, les températures clémentes de 10°C sur la France ne laissent pas présager de la suite à venir. Chacun pense que cette douceur pour un hiver va continuer ainsi. Hélas, dans la nuit du 5 au 6 janvier 1709,un froid terrible s'abbat brusquement sur tout le pays. Les températures s'abaissent en quelques heures pour atteindre un niveau au-dessous de -23°C. Un froid galcial venu de toute l'Europe envahit toutes les régions de France.Déjà épuisé par la guerre de succession d'espagne, le pays connaîtra un hiver exceptionnel qui restera dans les mémoires comme celui du "grand Hyver".

La seine fut prise dans les glaces et toute la navigation fluviale interrompue jusqu'à Rouen. Dans les campagnes s'est un désastre car tout le monde a été pris au dépourvu.Le froid, la famine et les épidémies seront responsables de la mort d'environ 1 million de personnes ( surtout les enfants).

De ce triste épisode climatique , nous trouvons de nombreuses références dans les registres paroissiaux de l'époque. Certains curés ont été assez explicite quant à relater les conditions extrêmes de cet hiver. Voici un aperçu du registre paroissial de Monterre-Silly dans le département de la Vienne :

 

hiver 1709

 

 

De temps immémorial on a vécu un froid si extraordinaire que celuy de la présente année 1709.Il commença le samedi au soir de 5 janvier,le lendemain, jour des rois, il fit un froid extraordinaire. Le lendemain, jour de la foire de Richelieu le froid fut si grand que le vin glaçait dans le verre auprès du feu. Les ruisseaux furent gelés à porter les chevaux. Le mardy le froid augmenta et le sang precieux gela à Claunay où je dis la messe, il tomba de la neige la nuit du mardy au mercredy qui bien loin de diminuer le froid ne fit que l'augmenter et dura toujours en s'augmentant jusqu'aun23 du même mois de janvier. Pendant tout ce temps, je veux dire depuis le 5 jusqu'au 23, le froid fut si épouvantable que le vin gela dans les celliers et même dans plusieurs caves de Loudun, le pain gelait attaché dans la cheminée, il dégelait du côté du feu et gelait de l'autre.Il dallait avoir des fers chaux pour tirer du vin et il gelait en sortant du bussart. On trouvait les oiseaux, particulièrement les pinsons, morts dans les chemins, dans les maisons les pigeaons entraient en foule dans les chambres et venaient mourir auprès du feu. La neige demeura sur la terre pendant tout ce temps là, mais il faisait un vent de bise su grand qu'il faisait voler la neige des maisons et des lieux auts dans les lieux bas qui auraient conservé les blés sans..

 

 

 

 

hiver

 

 

 

... l'accident que je diray dans la suite.Le bois des vignes gela entièrement et d'une telle manière que le peu qui avait resté et qui avait été conservé sous la neige produit quelque chose à la vérité, mais il vient ensuite des brouillards au mois de juillet qui perdirent ce qui avait resté de sorte que dans la dixme et dans les clos de Mouterre dépendant de la cue il n'y a eu qu'une buse de très méchant vin. Les vignes ont cependant poussé du pied et nous promettent demie vinée l'année prochaine. Tous les noyers sont morts, excepté une petite quantité de petits qui paraissent vifs. Les deux tiers des arbres de toutes les espèces sont morts et ne poussent que un peu du pied.Les froments dans les hauts lieux comme Beaussay, Preuilly, Brou, Jalnay de cette paroisse, et aussi des autres lieux dans les autres paroisses ont entièrement gelé parce que la neige avait été poussée par le vent dans les fossés. Cependant, après le dégel qui commença le 23 et continua jusqu'au dernier jour de janvier, il paraissait que la racine des blés poussait un petit germe et on espérait encore recueillir du froment, et on commençait à se consoler des grands froids, croyant en estre quitte et pour moy je le croyais si bien que le dernier du mesme mois qui arriva le jeudy il fit un si beau jour et un temps si agréable que je fis faire mes grennes et mon jardinier qui accomodais mes planches estait mis en chemise et mouillait comme à la Saint Jean.

 

 

 

hiver

 

 

...Mais on fut bien surpris que le lendemain1er jour de febvrier  que le froid recommença et serra la terre comme auparavant, lequel froid dura jusqu'à la my febvrier qui acheva de geler la racine des blés. Il s'en faut pourtant de beaucoup que le second froid ne fust si grand que le premier car le pain ne gela presque pas non plus que le vin, mais comme le dégel avait humecté les racines du blé et que la gélée vint fortement là-dessus, il ne s'est pas cueilli presque de froment dans les bauts lieux... ( arrêt transcription à la ligne 12).

(reprise transcription à la ligne 24 )... Le blé fort cher, 2 et 3 mois après la gelée on vendait le froment 55 sols et encore n'entrouvait t-on pas. Mais il vient au mois de mai une déclaration du Roy qui ordonna que on porterait au marché le blé nécessaire, et pour lors les marchés en regorgèrent et il a toujours valu et vaut encore à présent 40 sols le boisseau de froment.Il est à remarquer que dans les bas pays comme à Silly, et dans le marais les froments s'étaient conservés soubs la neige et on espérait en cueillir au moins double semence, mais il vient au mois de ...

 

 

 

 

 

hiver

 

...juin,sur la fin, pendant que le froment estait en fleur, car il fleurit fort tard, il vient des gelées le matin et des brouillards qui les perdirent entièrement et il devient pas plus gros que de petit seigle et en très petites quantités, et qui a beaucoup incommodé les particuliers ne pouvant plus y mettre de baillage.

 

hiver4 1709   

hiver3 1709 

 


      

 

 

 

peinture représentant le "grand Hyver"

 

 

 

 

Pour finir, voici un extrait tiré des annales de Villefranches de Rouergue (d'Etienne Cabrol) qui nous montre bien les rudesses de cet hiver 1709.

"Cette année 1709 est très remarquable par le froid extraordinaire et surprenant qu'il fit cet hiver ...il commença à se faire sentir sur les 9 à 10 heures du soir du 6 au 7 janvier et dura avec tant de force toujours en augmentant jusqu'au 22 du dit mois sans aucune relâche nuit et jour que le vin gela dans la vaisselle vinaire, quoiqu'il fût  bien pur et bon, même l'eau de vie glaçait d'abord qu'elle était versée dans un verre, des clefs se prirent dans le moment aux lèvres de certaines personnes dès qu'on les porta à la bouche et le 21 janvier il arriva à un homme qu'une assiette sur laquelle on avait mis un bouillon tout chaud sortant du pot pour le goûter, se prit à ses lèvres et en la retirant lui emporta la peau de dessous, quand il voulut l'ôter, à l'heure de midi, quoique la chambre où cela arriva fut bien fermée avec un bon feu.Des gens qui dormaient dans leur lit,en s'éveillant trouvaient leur bonnet collé et gelé au chevet de leur lit, leur haleine épaissie s'étant glacée sur le coussin.Enfin les personnes qui se tenaient auprès d'un grand feu, les portes et les fenêtres bien fermées, à peine ressentaient-ils sa chaleur, et le bois sec brulait sans viguer...La deuxième semaine de carême, le lundi, revint encore le grand froid qui se fit bien ressentir pendant 10 à 12 jours , et gela presqu'aussi fort que devant et le reste de ce carême il fit encore beaucoup plus froid entremêlé de dégel, ce qui cause la démolition de plusieurs bâtiments, et des maisons entières croulèrent jusqu'aux fondements dans la présente Villefranche. Lors de cette première grande gelée le froid était si véhément, qu'on trouva des hommes morts sur les chemins par la rigueur de la saison, en ce même temps il arriva en la présente ville, qu'un tireur de laine fort malade, des fièvres pestilentielles, était dans une forte rêverie, se leva bon matin et sortit de sa maison tout en chemise, courant par les rues, et étant passé par la porte de  Guiraudet s'en alla tout en fièvre comme un insensé jusqu'au moulin de la Bouïsse près d'Horlhonac. Sa emme surprise de ne le trouver point au lit, le chercha partout en vain, car on l'avait arrêté à ce moulin n'en pouvant plus, et l'ayant réchauffé, on le ramena le soir chez lui, où il resta longtemps fortmal, pourtant sans mourir de cet excès, duquel il n'eut que les doigts des pieds qui lui tombèrent tout à fait. A la fin, il rétablit sa santé et vécut encore plusieurs années, gagnant sa vie du travail de ses mains, ce qui parut une chose fort étonnante et digne d'être remarquée. On allait pour lors à la chasse sans poudre ni fusil parce qu'on prenait les, lièvres, les lapins, les perdrix et les autres oiseaux de plusieurs espèces sans peine à la main. Enfin ce qui endommagea le plus tous les arbres fruitiers, car les autres ne périrent point par cette rude saison hormis les plus vieux..."

g.chapalain

sources:

BMS 1703/1715 page 46à 48  de Mouterre-Villy.

votre généalogie, février-mars 2014

 

 

 

 

 

1 décembre 2013

Malestroit au temps de la Ligue

Nous sommes sous le régne de Henri IV né henri de Bourbon. Il fut confronté aux guerres de religions. Catholique à sa naissance, il changea plusieurs fois de religion avant son accession au trône de France. Prince de sang et chef protestant, pour être accepté comme roi de France, il se convertit à sa religion d'origine, le catholicisme et signa l'édit de Nantes qui mit fin aux guerres de religions.

Nous allons nous intéresser à la ville de Mlestroit située dans le Morbihan dont les sregistres paroissiaux font mention de la guerre de la Ligue de 1589 à 1598.Conflit entre les ligueurs du duc de Mercoeur gouverneur de Bretagne et les royaux fidèles du roi henri IV.

malestroit

Le bourg de Malestroit, bâti à l'ombre du château féodal a pris beaucoup d'importance et le duc de Mercoeur voulu s'assurer de cette place fortifiée qui subira de ce fait plusieurs sièges de la part des ligueurs.

En 1589, Malestroit se déclare pour le roi Henri IV. En mars 1589, ST Laurent d'Avaugour, maréchal de camp du duc de Mercoeur, se présente avec 5 à 6000 hommes devant les portes de Malestroit, plusieurs hommes de la milice de Malestroit furent surpris et massacrés par les ligueurs.Jusqu'en juin 1589, on dénombre de nombreux morts par" les soudards du parti catholiques". 

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le 11 mai 1589: inhumation de cinq habitants de Malestroit, Gilles Normant, Lucas Normant, Guillaume Guinet, N. Barbier et Olivier Guillart, qui " avaient été massacrés ledit jour de grand matin à la Magdeleine, étant en sentinelle, et fut par certains soudards".

 Des sorties de milice hors des murs et des embuscades dans les faubourgs font de nombreuses victimes de part et d'autre.

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le 13 avril 1590: hinumation de sire Olivier Garelt, " lequel avait été tué et occis le même jour par certains soudards ligués qui vinrent au faubourg de la Magdeleine et à la Diane, l'ayant rencontré l'offensèrent."

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Le 27 avril 1590: inhumation de N. Boger, " lequel avait été coutellasé par lesdits ligués le jour et fête Saint-Marc évangéliste; et fut par ceux de la garnison de la ville de Redon. "

 En février 1591, le duc de Mercoeur ordonne de prendre la place forte de Malestroit: une batterie est établie à 400 m des murs d'enceinte. la défense est acharnée au cours de plusieurs assauts des ligueurs,le capitaine de la ville, Julien de Quistinic ainsi que de nombre de ses hommes sont tués au cours de ces assauts,ainsi que de nombreux ennemis. D'Avaugour ne prendra pas la place forte et se retirera avec ses espagnols et ses canons.

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Le 10 février 1591 : inhumation devant Saint Gilles, dans le choeur, de noble homme Julien de Quistinic, sieur de Boverel, " lequel fut tué par nos enemis sur la brêche au premier assaut.Et, du temps du second assaut, il s'apparut un prodige sur le canon des enemis, qui était une nuée fort rouge et épouvantable, et fut vue de plus de mille persionnes." Même jour, ihumationde Jean Roussel " qui pareillement avait été occis sur la muraille de Saint-Julien", et de N. Davi " qui avait été tué sur la muraille, près la cohue" - " Et le lendemain, 11 dudit mois, plusieurs corps de nos ennemis, après le siège levé, furent en deux fosses ensépulturés au cimetière de Saint-Michel, lesquels furent trouvés en la douve et autres lieux, desquels je ne sais le nom."

 En 1592, le duc de Mercoeur voulant se venger pour essuyer son échec à Malestroit, assiège à nouveau la ville.

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Le 14 février 1592: "les ennemis donnèrent au faubourg de Saint-Michel une alarme qui fut cause que ceux de la ville...

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... firent une sortie sur les ennemis, lesquels toutefois avaient dressé leurs embûches ou embuscades de la Bouayris, qui se défendirent assez vaillamment; et fut audit lieu tué Floriniond Le Breton qui fut par après aconduit et son corps ensépulturé en l'église de monsieur Saint-Gilles, près l'autel de Saint-Sébastien. Quant aux uns et aux autres qui moururent , je n'en sais les noms, car c'étaient soudards."

 

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Le 03 juillet 1592 : " Le 3me jour de juillet, fut le troisième siège posé devant notre ville de Malestroit, au même mois que le premier; et fut occis et tué par les ligués Gilles Bouecz, et fut son corps ensépulturé en l'église de monsieur Saint-Gillesdudit lieu, près l'autel de la Trinité; et celui de Guillaume Eon près la porte Saint-Roch; celui de Pierre Joubert près l'autel Saint-Sébastien; et plusieurs autres en ladite église et cimetière, tant de capitaines, soudards que citoyens.Quant à celui de messire D.G. Chaignart, gui tamen obit metu, fut ensépulturé au prochain autel de devant la Sainte-Trinité "

Le17 juillet 1592, le prince de Dombes défend la cité, mais celle-ci succombe face au ligueurs faute de munitions, mais le 10 septembre, la cité est reprise par les royaux.L'église est en partie brulée par les ligueurs et les quartiers presque entièrement ruinés. Aussitôt, les murs furent réparés et des bastions ajoutés pour être en mesure de résister à d'autres attaques.

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Le 10 septembre 1592 :" Derechef la ville de Malestroit fut reprise par les royaux, le dixième jours de septemre, et à la prise en fut tué quelques-uns, tant des royaux que de la Ligue, desquels la plus grande part fut enterée au cimetière de Saint-Gilles.Les autres en ladite église , comme le Sr du Pont-Alane, la Fontaine, etc. Et ce fut le même jour que l'église de monsieur Saint-Gilles fut presque toute brûlée, avec les ornements de Saint-Michel, Saint-Julien, et autres meubles, comme vous porrez voir en autre lieu à plain."

 

En 1598, Henri IV accorde à la ville des remises d'aide : 180 écus en considération de la ruine de leurs faubourgs ainsi qu'une récompense en lui accordant le privilège de l'enseigne de papegault (permettant ainsi l'exemption de certaines taxes). Le jeu de papegault ou jeu des joyaux est un curieux privilège octroyé en Bretagne par les anciens ducs aux populations urbaines.Les villes closes devaient pouvoir montrer une résistance aux éventuels agrésseurs.L'armée ducal étant insuffisante en mombre pour protéger toutes les cités bretonnes, les bourgeois prirent l'habitude de s'armer et de s'exercer au tir.Les ducs prirent donc en considération cette armée parallèle.Né d'un besoin militaire, le papegault se transforma en jeu populaire. Il s'agissait de tirer sur un oiseau en bois où sur un cible placée en haut d'une perche. Le gagnant devenait le roi du papegault et bénéficiait pendant un an de privilèges et d'exemption de taxes diverses.

Fière du rôle qu'elle avait joué au temps de la Ligue, la milice bourgeoise de Malestroit, à côté des soldats de la garnison, conserva une attitude martiale et n'hésita pas à prendre les armes en 1746 contre les anglais durant l'attaque de Lorient.

 

 

chapalin g.

sources:  ad du Morbihan, registres de sépultures de 1580 à 1668

              photo de Malestroit, fonds david.

              batailles de l'histoire de Bretagne (jp Bourban)

 

 

17 mars 2013

les réveille-matin, la réveilleuse

Si se lever tôt de nos jours est relativement facile, aux siècles derniers, cela était moins évident.Q'elle soit à cristaux liquides, à quartz, la montre fait aujourd'hui parti intégrante de notre vie, sans compter le téléphone, les appareils électroniques et autres d'une fiabilité horaire incontestable.

Alors que les animaux possèdent instinctivement la notion du temps, pour l'homme, elle lui fait cruellement défaut. Il lui faut donc une division de ce temps pour accomplir le travail de la journée et de la nuit. Cela aboutira à la création de cadrans solaires (appelé aussi orloge), de clepsydres et de sabliers. Aux 5e et 6e siècles , les cloches des églises et monastères, actionnées manuellement annoncent les prières et offices. Elles sont au nombre de huit : laudes (aurore), prime (lever du soleil), tierce ( 3eme heure après le lever du soleil), sexte ( 6eme heure, soit midi), none (9eme heure), vêpres (coucher du soleil), complies ( 3eme heure de la nuit), matines ou vigiles (durant la nuit). La mesure du temps rythme ainsi le travail. Petit à petit, on assiste à un perfectionnement des horloges, l'horloge mécanique à engrenages va libérer cette dépendance à la lumière du jour et permettre une précision plus importante de la division du temps. L'horloge placée sur les façades des bâtiments en milieu urbain aux XIV° et XV° siècles, permet désormais de se référer aux heures sonnées par l'horloge afin d'organiser sa journée, même si elle ne possède encore qu'une seule aiguille. Ci-dessous , le Gros Horloge de Rouen installé en 1389.

le gros horloge      rue du gros horloge 1925

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

le Gros Horloge de nos jours et en 1925

 

Les techniques s'améliorant permettent la miniaturisation, l'horloge ne cesse de diminuer en taille, en esthétique et en précision.A partir de 1700, l'aiguille des minutes se généralise sur les cadrans. le XVIII° siècle est donc l'époque de l'horlogerie exacte et le XIX° siècle voit enfin la démocratisation des montres devenant un objet accessible au plus grand nombre.

Malgré cet avancée dans l'horlogerie, le métier de réveilleur ou de réveille-matin, existait et était en usage au milieu du XIX° siècle. Métier singulier et surprenant de nos jours, nous en trouvons trace avec Alexandre Privat d' Anglemont ( 1816/1859). Personnage né en Guadeloupe et explorant Paris la nuit, nous fait connaître toutes sortes d'activités, métiers étranges ou complétement ignorés à nos jours et exercés par des marginaux qui ont une utilité pour la société en ce XIX° siècle. Il note:

" que la réveilleuse urbaine réveillait ceux qui devaient travailler vers deux à trois heures du matin. En général  c'était une femme qui passe toutes les nuits à parcourir en tous sens les quartiers de Paris pour réveiller les marchands, les forts, les porteurs et les acheteurs de la halle, n'a que dix centimes par personnes et par nuit.

Souvent il lui faut héler sa pratique pendant un quart d'heure avavnt d'en recevoir une réponse. Pour peu qu'un coup de picton de trop soit égaré dans le gossier de l'abonné, il s'endort la tête lourde; la pauvre réveilleuse est obligée de monter trois ou quatre étages pour l'arracher aux douceurs du lit. Elle est reçue par des grognements, des bourrades. Rien ne l'émeut: elle a sa conscience pour elle; elle sent qu'elle fait son devoir, et elle sourit encore à ceux qui l'injurient, persuadée que le lendemain ils la remercieront de son insistance.

L'état de réveilleuse est un des plus durs et des plus fatigants de tous ceux qui s'exercent aux alentours des halles et marchés, et néanmoins c'est un des moins rétribués. Aujourd'hui que les affaires vont bien, que les loyers augmentent, la concurence s'en est mêlée, et, il y a des réveilleuses qui s'offrent à dix centimes, et qui sont obligées, pour satisfaire leurs pratiques, de se transporter jusqu'au fond des faubourg bien avant l'heure qui leur est désignée.Auparavant, lorsque l'agglomération existait dans le quartier de Saint-Denis, une bonne réveilleuse ( car là comme partout il y a des gens qui ont du talent, qui sont plus ou moins appréciés; les voix claires et perçantes, par exemple, sont surtout recherchées), une bonne réveilleuse, disons-nous, pouvait avoir jusqu'à quinze et vingt clients, ce qui faisait une journée de trente à quarante sols par jour, sans compter les bonus, plus les ménages des réveillés, qui lui étaient presque toujours octroyés.  Aujourd'hui en 1900, il est presque impossible, avec la dissémination causée par les démolitions nouvelles, d'en réunir plus de cinq ou dix ".

halles de paris en 1900   

 

 

 

                                             

 

 

 

 

halles de Paris 1900

Nous retrouvons également dans le livre " les invisibles de Paris " page 152 de gustave Aimard et henry Crisafulli édité en 1876, mention d'une nouvelle parlant de la réveilleuse :

" Un jour qu'elle venait de faire sa tournée de réveil, car tout en exerçant son métier de marchande de quatre-saisons, la Pacline, qui dans ce temps-là, cumulait et exerçait en même temps la profession de réveilleuse des Halles, profession qui consiste à réveiller dès l'aube les forts de la halle et les maraîchers logés dans les garnis du quartier, moyennant une minime rénumération..."

Amédée Fraigneau, dans son livre " Rouen bizarre ",passe en revue quelques métiers bien singuliers disparu de nos jours dans la ville de Rouen et en particulier celui des réveille-matin.Je vous retranscrit son passage, afin de vous plonger un peu dans leur quotidien pour le moins pittoresque:

" Ils sont une dizaine au plus, logés les uns dans le quartier Saint-Sever,les autres aux environs de la rue Martainville; d'autres enfin dans le dédale des petites rues avoisinant la place du Vieux-Marché.

A l'heure où dorment les gens vertueux et où les noctambules quittent les brasseries, on les voit sortir de chez eux. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il tonne, ils cheminent d'un pas égal et s'appuient généralement sur un solide gourdin.

Tout à coup, on les voit s'arrêter devant la devanture d'une boutique.Ils lèvent leur gourdin, en frappent le fermeture métallique et cirent : " Ohé! Boulanger ! ohé ! Boulanger ! ". On peut croire tout d'abord à une manifestation politique. Mais les sergens de ville (quand il y en a par hasard dans la rue ) restent calmes, ils savent de quoi il s'agit.

Au bout de deux ou trois minutes, une tête enfarinée parait à une lucarne; une voix d'être à moitié endormi s'écrie : " C'set bien ! on y va ! "La lucarne se referme et l'homme au gourdin se retire tranquillement avec la satisfaction du devoir accompli. Et c'est de cette façon qu'entre une heure et trois heures du matin, sont réveillés tous les garçons boulangers de Rouen.

Nous avons dit que les réveille-matin étaient environ au nombre d'une dizaine. Comme il y a dans la ville cent deux boulangers, chacun des industriels bizarres dont nous nous occupons possède en moyenne dix cliens. Après les dix stations, les dix cris de " ohé boulanger ! " les dix réponses de " c'est bien ! on y va ! " les dix individus à gourdin vont se coucher. Ils ont gagné environ un franc dans leur nuit; - de quoi vivre pendant le jour suivant. Cependant, comme le métier est pénible, comme les affaires ne sont pas toujours prospères, ils s'arrangent de façon à avoir des abonnés. Chaque réveille-matin a sa clientèle spéciale qui lui rapporte, bon an, mal an, 300 francs environ, y compris les étrennes du jour de l'an et les petits verres vidés sur les comptoirs des marchands de vin.

Le réveille-matin humain vaut mieux que n'importe quelle pendule, car, tandis que l'instrument d'horlogerie ne sonne que pendant un temps déterminé, l'homme frappe avec son bâton jusqu'à ce qu'on lui ai répondu. Il a raison des sommeils les plus lourds et des ronfleurs les plus opiniâtres. Quand le garçon boulanger, fatigué par son travail, n'entend pas les appels, le réveille-matin pousse la complaisance jusqu'à lancer un caillou dans la fenêtre du retardataire. La vitre est cassée, mais la consigne, - qui est de ne pas ronfler, - est sauvée.

Dire que c'est grâce à ces industriels infimes que nous devons quelquefois notre pain, sans retard et pas trop chaud ! "

place st sever

 

 

 

 

 

 

 place saint sever 1900

les halles rouen

 

 

 

 

 

 

halle de rouen, place du vieux marché 1900

rue martainville

 

 

 

 

 

 

 

 

rue martainville de nos jours

Métier difficille donc que celui de réveille-matin et de réveilleuse,en échange de quelques sous, ils venaient réveiller leur client endormi. De ce fait, ils tapaient dur sur les portes où criaient le  plus fort possible  pour les réveilleuses. Ils devaient souvent ainsi avoir des conflits avec les voisins de leurs clients dont le sommeil  était interrompu.la profession disparaitra peu à peu, du fait de la restructuration des quartiers obligeant les personnes à aller de plus en plus loin et sans doute de la faible rénumération de ce métier.

Il existait aussi le réveilleur de nuit qui parcourait les rues la nuit dans quelques villes de france en criant "Réveillez-vous, gens qui dormez ! Priez Dieu pour les trépassés  ! " (  un gardien de nuit d'après le dictionnaire de la langue française, Emile, Litré ).

Désormais il est bien loin le temps où nos ancêtres étaient réveiller au chant du coq pour commencer le travail de la journée !

g.chapalain

sources:

rouen bizarre de amédée Fraigneau, paris inconnu de alexandre privat d'anglemont, les invisibles de paris gustave aimard et henry crisafulli

histoire de l'horlogerie française nos ancêtres vie et métiers

 

 

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28 septembre 2012

au service militaire

Un  de mes aïeux du côté maternel a remplacé son père Morvan françois au service militaire. Situation que j'ai découvert en consultant l'acte de partage en date du 3 juin 1832 devant maître frédéric augustin Le gal notaire à la résidense du bourg de Plumelec , suite à son décès du 01 février 1831.

lettre remplacement par morvan françois service militaire de son père

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Morvan françois marié à Le Roch marie a eu 6 enfants dont l'ainé Morvan françois né en 1806 a remplacé son père au service militaire pour une somme de 1112 francs, somme qu'il devra à la sucession de son père , par acte enregistré au rapport de maître Guillaume notaire à Trédion (56) en date du 3 octobre 1827.

Ce qui m'amène à parler de la conscription à ces époques, car de l'an XI à 1872, il est possible d' échapper à l'armée en payant un remplaçant. La loi du 18 mai 1802 donne la possibilité à un conscrit de se faire remplacer dans son obligation de service. Le remplaçant devait à cette époque, être du même corps que le conscrit et avoir déjà accompli 1 an de service et signer un engagement de 5 ans. A partir d'août 1802, le choix était plus libre et la possibilité de le  faire hors des limites de l'armée, en ayant plus à justifier son refus au service militaire.

Il doit trouver quelqu'un qui possède des critères bien précis. Il doit faire plus de 1,652 m et ne pas avoir plus de 30 ans ( 35 ans s'il a été militaire). Si le remplaçant désertait, il devait sous 15 jours trouver un remplaçant, sinon, il devait partir à l'armée.

En 1805, la recherche du remplaçant est élargi au département et en 1811 à l'ensemble du territoire. Cela est sans doute du au fait que l'empire avait de plus en plus besoin d'hommes pour l'armée à cause des différents conflits justifiant des levées successives de plus en plus importantes.

Jusqu'en 1855, le conscrit fournit lui même son remplaçant, souvent de par ses connaissances où alors par un marchand d'hommes comme il y en avait alors.De 1855 à 1868, l'Etat s'en charge sur la demande du conscrit. 

Ces remplacements fesaient l'objet de contrats passés devant notaire entre le conscrit et son remplaçant (que l'on retrouve aux AD série E).

Sauf enggement volontaire à 16 ans avec le consentement du tuteur, l'âge de la conscription est fixé à 19 ans. Bien sur les maladies et malformations sont naturellement des causes de réformes. A l'origine la conscription ne frappait que les garçons célibataires. Le mariage est même pour certain une façon d'éviter la conscription grâce souvent à de faux certificats. Cette mesure donne lieu aussi sous l'empire a de nombreux mariages de jeunes gens avec des femmes d'un âge avancé.

Devant la prolongation des hostilités, entre 1807 et 1811, le paiement des remplaçants devient de plus en plus élevé. Il devient pratiquement impossible pour la majorité de la population rurale de répondre aux coûts demandés pour ces remplaçants. Voici quelques exemples de prix moyens pratiqués à ces époques :

An VII 5 (1800)   800 francs soit 8 vaches; 8 ans de salaire d'un berger; 1 an d'un ouvrier

An XII ( 1804)  2000  francs soit 20 vaches; 2 ans 1/2 de salaire d'un ouvrier

1806  (iéna)    3000  francs soit 30 vaches; 4 ans de salaire d'un ouvrier

1808 (guerre d'espagne) 4500 francs soit 45 vaches; 5 ans 1/2 de salaire d'un ouvrier

1809 (wagram)    5200 francs  soit 52 vaches; 6 ans 1/2 de salaire d'un ouvrier

1812 (campagne de russie ) 4500 francs soit 45 vaches; 5 ans 1/2 de salaire d'un ouvrier

1813 (campagne de saxe) 6000 francs soit 60 vaches; 7 ans 1/2 de salaire d'un ouvrier

1814 (campagne de france) 4500 francs soit 45 vaches; 5 ans 1/2 de salaire d'un ouvrier

Si la conscription a été un évenement qui a boulversé la vie des campagnes, c'est après 1809 qu'est né la légende de l'ogre en référence à Napoléon," ogre qui tel un minotaure, réclame son contingent de jeunes hommes à dévorer..." On mesure donc le désespoir de nombreuses familles devant cette augmentation des prix, seuls les riches familles pouvaient se permettre de payer des remplaçants.

A une date plus récente , mon grand père paternel a effectué son service militaire avec la classe 1906, puisqu'il est né en 1886 à custren dans le finistère.Il fut retrouvé dans le grenier de la ferme après son décès, un carnet de 119 chansons avec des illustrations faites par lui de 1908 à août 1909 date de sa démobilisation. Dessins faient sans doute le soir, dans les moments de détentes et montrant une certaine compétences pour cet art. Je vous montre quelques dessins sur les 33 illustrations qui figurent sur ce cahier :

dessin 2  dessin 27

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dessin 31

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dessin 32

 

 

 

 

 

 

 

 

 244, 238,107 et 100 jours avant la libération, dessins qui se veulent révélateur de la pensée de nos militaires, mais il ne s'est marié qu'en 1914, il était libre alors de laisser cours à son imagination !

 

 

 

 

 

 source :

la vie quotidienne des français sous napoléon

la conscription sous le 1er empire de pigeard alain

la revue  votre généalogie N° 35 de mars 2010

le cahier de musique de mon grand père paternel

extrait de l'acte de partage de 1832 de mon grand peère maternel

 

georges Chapalain

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

27 juin 2012

les chineurs

Nous sommes dans les années 1870/1890, c'est le début de la 3e république. Cette période va commencer à nous apporter de nombreuses mutations, à la fois économiques et sociales, liées en grande partie à l'industrialisation. Nous voyons l'apparition d'une nouvelle catégorie de population : les ouvriers qui tendent à prendre de plus en plus de place dans la société française et revendiquent fortement des aspirations à une vie meilleure et plus décente.Des oeuvres comme celle de Germinal d' émile Zola, nous montrent une certaine image de l'ouvrier, abruti par les charges de travail et les conditions de vie difficiles et peu saines.

Si Rouen est un modèle de cité bourgeoise, elle n'en comporte pas moins son lot de population ouvrière vivant tant bien que mal. Une partie de cette population vit dans une grande précarité, les forçant pour vivre à effectuer des petits métiers aussi sordides que pittoresques. Métiers, tels que nous les montre amédée Fraigneau ( journaliste au quotidien le Nouveliste de Rouen) dans son livre " Rouen Bizarre" paru le 8 octobre 1888 et réedité de nos jours.

Nous allons donc pénétrer un peu dans ce monde particulier de cette époque vivant au jour le jour et formant ainsi une classe à part, à tel point que l'on disait de ces pauvres hères avec dédain " ce sont des soleils " (appellation particulière à Rouen). Ils se disputaient âprememnt pour vivre ces petits métiers aussi bizarres que surprenants.

Pénètrons parmi les chineurs au travers du livre de amédée Fraigneau :

" Voici un métier plus connu et qui occupe beaucoup plus de bras. Il existe des chineurs en toutes choses; ceux dont nous voulons parler aujourd'hui, et qui sont absolument des types locaux, pourraient aussi bien s'appeler les " Pirates de Robec ."

  On sait qu'il y a des quantités d'objets dans la rivière de Robec; qu'on y trouve de tout et même un peu d'eau. lorsque cette eau est claire, on aperçoit dans le " lit du fleuve " des débris de porcelaine,des semelles de bottes, des morceaux de plomb, des chiffons, des chiens crevés et des petits chats en décomposition, enflés comme des outres.

On trouve...on trouve...l'énumération serait trop longue et finirait peut être par devenir nauséabonde.

Or, ces eaux changeant de couleur à chaque instant, sont un véritable Pactole pour un certain nombre de pauvres diables; c'est grâce au Robec qu'ils vivent; c'est grâce à lui qu'ils mangent, qu'ils boivent et qu'ils peuvent coucher à la corde dans quelques taudis de larue du Pont-de-l'Arquet ou de la rue de Ruissel."

La rue Eau de Robec doit son nom  à la rivière "le Robec" ,rivière de 9 km de long. Le Robec prend sa source à Fontaine sous préaux, traverse Darnétal et se jette dans la seine à Rouen après avoir reçu les eaux de l'Aubette. De la rue des petites Eaux du Robec à la place Saint Hillaire à Rouen, le Robec suit son cours à l'air libre.Ensuite elle coule dans des canalisations souterraines en centre ville de Rouen. Partiellement recouverte en 1880, elle est définitivement enterrée entre 1938 et 1941 et canalisée dans des conduits sous terre. Pour redonner son charme à la ville, un cours d'eau artificiel a été constitué rue Eau de Robec en surface en place de son cours ancien et actionné par une pompe alimentée par l'eau de la ville. Le Robec quant à lui coule toujours sous terre jusqu'à la Seine.

La présence de la rivière à attiré les teinturiers dont l'activité est déjà mentionnée dès le XII° siècle . Les garanciers et les voiderons se partageaient le privilège de teindre à heures fixes les eaux du Robec. En rouge pour les premiers et en bleu pour les seconds.De nombreux moulins parsemaient le cours du Robec, on en comptait 16 en 1828. Ils permettaient de moudre le grain pour la farine, de broyer les écorces de chêne pour la poudre de tan et fabriquer des teintures. L'aarivée de la machine à vapeur mit fin peu à peu à leur activité.

Dans Madame Bovary , Flaubert écrit sur le quatier du Robec : " la rivière, que fait le quartier comme une ignoble petite venise, coulait en bas sous lui, jaune, violet ou bleu entre ses ponts et ses grilles. Des ouvriers accroupis au bord lavant leurs bras sur l'eau. Sur des perches partant du haut des greniers, des écheveaux de coton, s'échaient à l'air..."

rue eau de robec 1        rue eau de robec3

rue Eaux de Robec en 1902 et de nos jours

la rue du ruissel      rue du ruissel

rue de Ruissel en 1905 et de nos jours

Revenons à nos chineurs :

"Maigres, efflanqués, avec leurs pantalons en loques et pour lesquels les " grands jours " qui se préparaient jadis sont arrivés depuis longtemps, ils pêchent à la ligne dans la rivière.

Les uns ont des ficelles au bout desquelles est attaché un fort hameçon ou un engin quelconque qui happe l'objet désiré reposant au fond de l'eau; les autres sont armés de petits filets comme pour la chasse à la crevette; d'autres enfin, plus ambitieux et plus téméraires, descendent simplement le soir au milieu de la rivère lorsque la nuit met son voile sur l'oeil de la police, ainsi que l'aurait écrit Fénélon.

Et sait-on le parti que les chineurs retirent de ces amas d'ordures ?

Les vieilles semelles sont dépouillées de leurs clous: l'acier est revendu à des " gniafs " ainsi que le cuir qui, découpé par petites plaques, sert pour les réparations de talons.

Les débris de vaisselle sont donnés pour quelques sous aux habitants des communes voisines qui désirent hérisser leurs murs de coupans d'assiettes ou de culs de bouteillles.

Les morceaux de plomd, fondus et réunis, finissent par fomer des lingots respectables dont on se débarrasse à un prix qui défie la concurrence des marchands patentés.

Les chiffons sont soigneusement triés, les morceaux d'étoffe de laine servent à réparer les vêtements; les morceaux de toile trouvent leur place chez les brocanteurs.

Quant aux chiens et aux chats, on pense peut-être qu'ils sont abandonnés ? Point du tout.

Ces animeaux en putréfaction fournissent, horresco referens, les meilleurs asticots grâce auxquels nos lectrices devront peut-être de manger un délicieux gardon ou une anguille savoureuse.

Mais toutes ces trouvailles rapportent peu; il en est d'autres beaucoup plus importantes. C'est incroyable le nombre de couteaux, de bagues et de boucles d'oreilles en cuivre et en argent, de menues pièces de monaie que les chineurs retirent par an de l'eau de Rober.

L'explication du fait n'est d'ailleurs pas difficile: une bonne secoue un tapis par une fenêtre, et cela suffit quelquefois pour qu'une pièce tombe à l'eau; un enfant, en jouant, laisse choir par la fenêtre un couteau ou un objet quelconque qu'il a pris sur une table, et voilà autant de trouvé pour les chineurs. il est bien difficile d'établir une moyenne de gain pour ces industriels du ruisseau; d'ailleurs, peu leur importe, ils boivent généralement illico le produit de leur pêche, sachant bien que le lendemain " le fleuve " roulera encore pour eux ses trésors.

En somme, le chineur est utile à la ville. Grâce à lui, le curage de Robec ne se fait pas seulement une fois par an, comme l'exige l'arêté préfectoral, mais tous les jours, comme l'impose aux chineurs la dure loi de la lutte pour la vie "

Ce sont des habitués des assommoirs de la rue du Pont de l'Arquet, de la rue des Arpens, de la rue de la Savonnerie , lieux dans lesquels est englouti leur maigre pactole. La nuit , ils dorment dans ce qui est appelé "un refuge de nuit". Là on y loge pour la nuit à la corde et à la paille pour quelques sous. En général, dans la mesure du possible, il est préferable de dormir entasssé sur la paille qu'à la corde. Pour dormir à la corde, le tenancier a tendu sur toute la longueur de la pièce une grosse corde fixée au mur à chaque extrémité par des anneaux. Pour quelques sous, le client a droit de s'accroupir les bras sur la corde et de dormir ainsi, soit debout ou quelquefois assis sur un banc, la tête appuyée sur la corde.

Bien d'autres métiers qualifiés de bizarres pourraient être cités comme ceux de Réveille matin, de dormeurs, d'éleveurs de vers de terre, de dresseurs de merles, de graisseurs, de tire-bouchons, de gérard, de capteur de chiens ...métiers bien curieux en vérité, mais qui permet à cette population de vivre au jour le jour tant bien que mal. On peut toujours s'interroger si malgré les progrès de nos temps modernes, il n'existerait pas de nos jours de métiers similaires tant la misère de par le monde n'a pas disparu.        

 

rue eau de robec

rue Eau de Robec en 1905

pour une petite promenade le long du robec en photos  sur le blog de daniel hem :

http://blog-de-daniel-hem.over-blog.com/article-rouen-le-long-du-robec-43532344.html

sources

Rouen bizarre de amédée Fraigeau

Wikipédia

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

20 avril 2012

une histoire de revenant

 

Nous sommes en 1692 dans le petit village de Léaz du département de l'ain. Le curé de la paroisse est victime d'une étrange mésavanture. Des phénomènes étranges se produisent sous les combles de sa cure.Une présence se manifeste, il pense qu'il s'agit d'une manifestation de son père dont l'inhumation a eu lieu il n'y a pas très longtemps. Pris par l'exercice de son ministère,il aurait négligé les prières pour le repos de l'âme de son père, qui de ce fait manifesterait ainsi son mécontentement.

Si tel au début est son interpétation, des doutes s'infiltrent en sa pensée au point qu' il envisage la présence d'une personne cachée sous les combles, une discusion s'engage entre eux , discusion dont je vous trancris la texture à travers la rédaction du curé Brunet dans les actes de sépulture du registre paroissial de Léaz :

léaz 1

Le 27 février mil six cent nonante deux, je soubsigné confesse et atteste quayant ensepulturé honorable Benoist Brunet, mon père, bourgeois de Montréal, le 5 may 1691, ayant satisfaict à tout les devoirs funéraux, mais comme il est morts beaucoup de personnes pendant la présente année, et que ayant vouleu satisfaire à la dévotion des parents des defuncts, soit aux messes de fondation, je nay peu appliquer tous mes sacrifices, dont pour le repos de lame de mon père. cependant six semaines...

léaz 2

 

on a ouï un grand bruit dans ladite cure presque toute les nuicts et si vray que mes nepveux nosant couché seuls appelloient les voisins pour couché de compagnie avec eux qui ont eu part de la peur causée par le bruit et moy certifiant estant dans le lict, je me sentis roulé de part et dautre dans ledit lict comme lors quon excite un dormamnt pour leveillere.

je criat: qui est la. Une voix me respond en langue vulgaire: il est jour . Je leve mon rideau et je repond: il n'est pas vray.

Après quoy jentent un bruit tout le long de ma chambre comme si un avoit trainé un plain sac de nled. je me leva promptement, je chercha partout, je ne trouve personne et cestoit laube du jour. A linstant jalla dire la sainte messe pour dit père et comme madame Buffet vient a mourir, je feu occupé pendant une neufvaine de messes pour elle. Et les bruits de ladite cure saugmentoit ledit soir 27 dudit février. Un mercredy des quatres temps a neuf heures du soir pendant un temps de pluyes sans fins, venant de voir un malade, le sieur Buffet de Lyon, pour la confession, estant entrédans mon dit presbitaire et ayant ...

léaz 3

fermé la porte a la clef par derriere et allumé la lampe pour faire ma priere, jentent un grand coup sur la plachié d'en haut en la chambre du dessus le pressoir, ou meme jentra, et soudain voyla un bruit si viollent que douze batteurs de bled nen auroient pas faict davantage. Le granie me tomboit dessus de tout coté comme la grele.

Je crie : qui est la haut. Point de reponse. Je sort et passe par la grande chambre et entre dans la petite ou je couche. Le dit bruit continue. Jecria plusieurs fois: qui est lâ haut, respondé, que voulé vous. Et il neut aucune responce. Je le presse et luy dict: respondé de la part de Dieu, que voulé vous. Et pour lors jentendois une voix qui me respond d'un ton pitoyable: et dalent, hoy. Je luy demamde pour une seconde fois: est vous en peine. Il me respond pour la 2 de fois : hoy. et pour la 3iéme : je vous promet pere que je prieray Dieu demain pour vous. Il me respond pour la derniere fois : hoy.

et fit en mesme temps encor un bruit en se tranant par le dessus de la chambre. Et de peur que je ne feut trompé par quelqu'un, jalla moy mesme...

léaz 4

au galata soit par dessus toute les chambres avec ma lampe allumé que je n'avois point quitté et chercha par tous les coins. Je ne trouva rien. Tout le contenu cy dessus est véritable sans adjout ny diminuer. C'est un homme de cinquante ans qui parle, pretre et curé quine vouldroit pas conté des fables, et le lendemain, j'envoya prendre les pretres du voisinage pour prier pour le respot de lame de mon dit pere, Ensuite de quoy nous n'avons oüi aucun bruit. Je certifie par foy et serment quil est véritable, ce 29 février 1692. Brunet curé.

église de léaz

église de Léaz ( photo de Ghislain Lancel ).

Qu'aurions nous fait à sa place ? Dans de telles circonstances, la stupéfaction est intance au point de retranscrire dans les registres de la paroisse une telle mésaventure. L'émotion est grande face a peut être cette manifestation d'un phénomène paranormale dans une France  à cette époque très croyante. Notre curé n'a pas perdu son sang froid au point d'engager le dialogue avec l'inconnu.iI n'en demeure pas moins que les manifestations cessent dès que des prières pour le repos de l'âme de son père sont effectivement faites.

Il est toujours difficile devant un phénomène prétendument paranormal de savoir si nous sommes victime ou non d'une illusion.La notion de paranormal matérialise les angoisses métaphysiques de l'homme et l'irrationel n'est pas seulement ce qui n'est pas expliqué. Peut être s'agit-il d'une dimension incontornable et essentielle de l'Univers et de l'Homme.

Toujours est-il qu'il est interréssant de transcrire ces témoignages du passé qui peuvent servir à compléter l'histoire d'une famille ou d'un village. Etait-ce une fable ou la réalité, nous ne le serons jamais, mais comptons sur la droiture et la morale de notre curé pour en décider.

sources:

registre sépulture de Léaz 1681/1697, vues 15,16,17,18 /24.

histoire-genealogie.com

 

G. chapalain

 

 

 

 

4 mars 2012

réouverture des archives de seine maritime

la nouvelle salle de lecture a désormais ouvert ses portes dans le quartier gramont sur la rive gauche de Rouen, 42 rue henri II Plantagenêt, 76100 Rouen , dans le bâtiment qui abrite aussi la bibliothèque de quartier Simone de Beauvoir et cela depuis le 13 février 2012. Horaires d'ouverture de 8h45 à 17h du lundi au vendredi . les 1er, 2e et 3e samedis de chaque mois de 8h45 à 12h.

L'nauguration aura lieu le vendredi 16 mars 2012 à 17h30 avec présentation d'un film sur le Débarquement du 19 avril 1942, commenté par Philippe Chéron, chercheur au service régional de l'inventaire.

Le samedi 17 mars 2012, une journée portes ouvertes est organisée afin de venir découvrir le Pôle des Archives historiques. Des visites guidées de 45 minutes permetteront de découvrir les coulisses du bâtiment pour parler de la conservation des documents et du métier d'archiviste. Les visites s'échelonnant de 9h15, 10h15, 11h15, 14h15, 15h15 et 16h15.

Suivant les places disponibles, des ateliers seront proposés pour s'initier au fonctionnement de la salle de lecture ou à la recherche dans les archives numérisées.

De plus, des bornes multimédia passeront en boucle des documents vidéos sur les Archives, exposition virtuelle, diaporama et quizz.

L'exposition inaugurale "parcourir l'Histoire en Seine maritime" sera en accès libre de 9h à 12h et de 14h à 17h ce jour-là.

Enfin , très attendu par tous les généalogistes, la mise en ligne des archives le mercredi 7 mars 2012, en accès gratuit sur un site web rénové verra le jour après bien des péripéties.

Nous y trouverons: l'état civil, l'intégralité du journal de rouen de 1762 à 1947, des plans cadastraux anciens et à terme les archives de l'inscription maritime pour les bureaux du Havre et de Rouen.( ceux de Dieppe et de Fécamp, étant conservés à Cherbourg par le service historique de la Défense).

Dans le cadre de cette ouverture des Archives au sein du pôle culturel Gramont, est organisé une exposition intitulée " Parcourir l'Histoire en Seine Maritime" du 1er mars au 29 juin 2012. Cette exposition comportera 5 parcours qui emmeneront le visiteur sur les routes du patrimoine de Seine Maritime dont les thèmes sont les suivant: les abbayes, l'habitat du littoral, les maisons des écrivains, la seconde guerre mondiale, la reconstruction et le patrimoine industriel.  

36 sites historiques seront ainsi illustrés par 60 documents originaux, écrits, photos et cartes postales anciennes. Pour ceux qui souhaient se rendre sur les sites , un guide sera édité et disponible sur le lieu de l'exposition ainsi que dans les offices de tourisme.

Source d'information : les infos de seine maritime de mars 2012 N° 75

autres manifestations en Seine Maritime

du 16 au 17 mars 2012 , Ferrières en Bray, L'Association Généalogique du Pays de Bray (AGPB), en partenariat avec la société Historique du Pays de Bray, organise les VIIIe Rencontre Généalogiques du Pays de Bray à la salle des fêtes le samedi de 14h à 18h et le dimanche de 9h30 à 18h. (entrée libre et gratuite).

Le samedi 31 amrs 2012 de 10h à 18h, à Fontaine-le-Dun, Le Cercle généalogique du Pays de Caux organise pour le compte de l'UCGHN la 10e Rencontre généalogique normande sur le thème de "la vie quotidienne de nos ancêtrs en dehors du travail: se nourir, se vêtir, se distraire" dans le complexe Bourvil .Seront présents aussi, le cercle du Pays de Bray, de l'Oise , de la somme et les cercles généalogiques de l'Union Normande ainsi que le Service Historique de la Défense, section "Marine". (site internet :http//www.genecaux.org )

 

Autres améliorations dans les archives Haute et Basse Normandie :

Pour les archives départementales de l'Eure, une nouvelle visionneuse permet de visualiser les actes numérisés (état civil, registres matricules, recensements de population) de façon plus conviviale et plus fonctionnelle.L'accès aus images numérisées est plus rapide et se fait désormais sans avoir à télécharger un plug-in. L'ergonomie de la visionneuse a été développée sous le logiciel Pléiade et a été entièrement revue. Les images proposées en moyenne définition, pourront être facilement visionnées en haute définition.

Pour les archives départementales de l'Orne, mise ligne des recensements de population de 1802 à 1901, ainsi que des registres matricules de recensement militaire de la classe 1867 à la classe 1910.

 

Voici donc pour la Normandie, un mois de mars bien fourni.

Chapalain g.

 

 

28 janvier 2012

Procession nocturne à Embrun

L'hiver étant à nos portes, la neige n'ayant pas fait encore son apparition en normandie, nous allons ce mois-ci, faire une promenade dans les Hautes Alpes.Nous sommes le 16 décembre 1724, l'hiver est rude et la neige sur les sommets alpins abondante. Sous nos yeux, au travers d'un acte de décès nous allons assister en direct à un extraordinaire acte de dévouement et de solidarité de toute une collectivité villageoise pour porter les derniers sacrements à une femme sur le point de mourrir. Les conditions climatiques sont extrêmes , comme vous allez vous en apercevoir.

Le récit commence par le décès de Joseph Jacob le 15 décembre 1724, notre curé, François Dalmas, de la paroisse de sainte cécile, doit lui apporter le Saint sacrement au hameau de Calleyere, aussi je vous le laisse raconter ce récit.Ci-dessous quelques documents pour vous situer l'endroit, d'Embrun (05) au château de Calleyere , soit une altitude d'environ 1575 m. L'altitude la plus basse d'Embrun se situant à 775 m, nous avons donc une dénivellation de 997 m pour cette expédition nocturne.

caleyeres      

 

 

 

 

 

 

chateau caleyeres 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

d

Joseph Jacob de caleyre agé d'environ de 63 ans aesté inhumé a ste Cécile le 16 Xbre 1724.  Dalmas curé

Nota. Joseph Jacob n'a pu recevoir les sacrements à cause de l'éloignement et de la rigueur de la saison. On me vint avertir le vendredy matin 15 pour luy administrer les sacrements et l'on pria en même tem Mrs les notaires d'y monter pour recevoir son testament mais la saison étoit si rigoureuse, les chemins si plein de neige qui tombait toujours avec une terrible bize, qu'aucun notaire n'eut le courage d'y aller. Je partis sur les neuf heures du matin,

 

demportant avec moy le très Saint Sacrement, mais quand nous fumes à milieu chemin de Calleyere il vint des hommes expres nous annoncer qu'il étoit mort. J'envoyay incessament un Expres à la ville faire sonner au clocher de la grande église, en faire sonner la petite clochette par la ville afin que la Confrairie du très Saint-Sacrement vint a la porte de la ville a la rencontre du St Sacrement que je fus obligé de raporter à la métropolle ou je donnay la bénédiction à la manière accoutumée.

Le lendemain Samedy 16 on porta à la ville le corps dudit Jacob pour l'inhumer, les chemins étoient si mauvais que près de trente hommes qui sayderent à le porter restérent depuis le Château de Calleyere jusque a la ville depuis le grand matin jusque à onze heures avant midy.

 

 

Nous allons à partir de ce passage assister à l'expédition mentionnée en introcduction , pour porter les sacrements à Anne Blanc, une paroissienne en fin de vie,dans un contexte très difficile d'un hiver alpin.

 

dDans le même tems qu'on sortoit de son enterrement, Claude Jellut, Rentier du domaine de l'hopital sistué en Calleyere au mas de Joutelle, me vint prier de monter audit Joutelle administrer les sacrements a anne Blanc sa femme qui étoit fort malade.Je partis a une heure et demy apres midy portant le St-Sacrement, accompagné d'un bon vallet et de touts ceux qui étoient venus a l'enterrement de Joseph Jacob. Nous allames toujours en chantant des hymnes, des pseaumes, ou en récitant le chapellet.Nous fimes une première station a la chapelle de Calleyere ou je reposaois le st6Sacrement pendant un demy quart dheure ou il fut gardé par ceux du hameau qui ne venoient pas de la ville, pendant qu'avec tous ceux qui venoient de la ville, nous entrame dans l'escurie de

 

dMathieu Blanc nous reposer un moment, et reprendre haleine pour monter jusques au Château dans le même ordre que nous étions venus de la ville. Nous fimes une seconde station dans la chapelle du Château ou je reposay le st-Sacrement et retitames encore, pour un demy quart dheure dans l'escurie de jean Arnoux pour y reprendre haleine car nous étions extraordinairement fatigués.J'avois fait porter deux bouteilles d'eau de vie avec quatre a cinq pots de vin. Nous primes tous un doitgt d'eau de vie ou de vin pour réparer nos forces, et en prendre de nouvelles pour pouvoir aller jusques à Joutelle, ou il n'y avait absolument aucune trace de chemin.Comme la nuit tomboit on se munit de toutes les lanternes qu'on put trouver, et sept hommes des meilleurs chasseurs se munirent chacun d'un fusil au cas que nous fussions attaqués par des loups, car le jour précédant le fils de la veuve Niccolas Bonafous venant de la maison qui est vers Joutelle y fut attaqué par un loup contre lequel il se deffendit quelque tems avec ses besaces qu'il portoit pleines de provisions et enfin laissa les besaces et les provisions au loup qui s'y amusa pendant qu'il se auva.

 

dIl auroit esté inutile de se munir de peles pour faire le chemin devant nous. Il y avoit plus de quatre pieds de neige, mais ceux qui étoient a la tete de notre procession qui marchoient de file un a un, avoient des raquettes aux pieds au moyen des quelles ils marchoient sur la neige sans enfoncer, et marquoient la trace par ce moyen que ceux qui suivoient, agrandissoient ensuite. j'étois muny d'un grand baton ferré d'une toise de long pour me soutenir, car en cas de chute ceux qui maccompagnoient ne pouvoient me soutenir par les cotes, la trace étant trop étroite mais seulement , un par derrire et l'autre par devant.Je me tenois d'une main a l'habit du premier et le dernier me tenoit, ou par-dessous les aisselles, ou dans les mauvais endroits, par-dessous les fesses. C'estoient Joseph et Jacques Hoonore frères , avec Champsaur, vallet de mon frère le juge. Malgré leur secours je tombay deux ou trois fois et ma toise s'enfonça de cinq pied dans la neige.

 

 

dEnfin nous arrivames et entrames dans la maison de Joutelle préciément a la nuit clause. Je donnays la bénédiction du St-Sacrement a ceux qui l'avoient accompagné et je les fis rettirer dans l'escurie pendant le tems que je confessay ma malde, que je communiay et aqui je donnay tout de suite la Sainte Extremonction. Je fus édifié de voir tant de monde accompagner le St-Sacrement dans une si mauvaise saison, dans un tems si affreux et par des chemins si difficiles. Je comptay et j'escrivis le nom de tous, qui se monta a quarante hommes. ce fut un effet de la providence car, sans un si grand nombre de personnes assemblées a l'occasion de l'enterrementde Joseph Jacob, il auroit absolument esté impossible d'avoir pu monter jusqu'au domaine de Joutelle, administrer les sacrements a cette pauvre malade. Aussy dès qu'elle les eut reçus nous nous réunimes en Calleyere a la lueur des lanternes que nous avions porté, et de fagots de paille dont nous fimes provision a Joutelle, et que nous alumions pour nous esclairer.Nous nous réunimes avec peine tant a cause de la nuit que de la neige qui tombant toujours et avec le vent, avoit démarqué la trace que nous avions fait en allant, mais nous étions si consolés d'avoir pu secourir la malade que nous vinmes toujours en chantant le Tedeum, des pseaumes et des cantiques en action de grâce. enfin j'aarivay au Château

 

dde Calleyere sur les 10 a 11 heures du soir, ou je couchay. Le lendemain dimanche, j'y dit la messe et confessay et communiay plusieyrs malades et infirmes et aussi plusieurs sains par devotion.

 

Etat de ceux qui accompagnoient le St-Sacrement:

Ci-contre et ci-dessous (dans la photocopie de l'acte ) la liste des 41 personnes présentes à cette extraordinaire procession nocturne, qui se déroula dans des conditions hivernales très difficiles dans un paysage alpin très enneigé.

 

 

 

            d

 

            hameau de caleyeres

Carte postale ancienne avec une vue du hameau de Calleyere et du Mont Guillaume.

            chateau caleyeres 1

    Autre  vue situant le récit décrit par F. Dalmas curé de la paroisse de Ste Cécile d'Embrun.

   Nous avons là encore un récit très intéressant avec un luxe de détails sur la vie quotidienne de nos ancêtres, dans lequel nous pouvons contaster la solidarité des montagnards et le dévouement de nos curés à ces époques reculées. En lisant ce récit nous avons l'impression de partager et de vivre entièrement cette scène comme si nous y étions présent.

   Sources

Ad des Hautes Alpes (05) commune d'Embrun, paroisse Sainte-Cécile

BMS GG 11. 1721/1725 vues 47,48,49

g. Chapalain

 

                                                                                                       

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